La société civile congolaise émet des réserves sur le chiffre de 361 000 avancé comme nombre des enfants travaillant dans les mines du cuivre et cobalt dans les provinces du Haut Katanga et Lualaba et demande à l'UNICEF de revérifier objectivement ses statistiques avec source à l'appui et surtout en situant géographiquement les enfants.

              Coordination des Actions de Plaidoyer de la Société Civile Pour la Gouvernance des Ressources Naturelles


En effet, les organisations de protection des droits de l’homme spécialisées sur les ressources naturelles en RDC, et plus particulièrement dans la filière cuivre cobalt ont suivi avec stupéfaction, en marge de la session de DRC Mining Week, la déclaration du représentant de l’UNICEF en RDC M. Grant Leaity, faisant état d’à peu près 361 000 enfants travaillant ces jours dans les mines de cuivre et cobalt des provinces du Haut-Katanga et Lualaba.

Tout en saluant la volonté de l’UNICEF d’accompagner les autorités congolaises dans la protection de l’enfant, les ONG signataires de cette déclaration notent cependant que ces chiffres ne correspondent pas du contexte actuel de ce secteur et ne correspondent pas aux données récentes, résultats de nos recherches effectuées au courant des 12 derniers mois. Ces chiffres remettent même en cause le travail de l’UNICEF elle-même en RDC. Pour évidence : 

       En 2014, l’UNICEF a évoqué un chiffre de 40 mille enfants travaillant dans les mines de cuivre et cobalt en RDC. En dépit de tous les efforts menés aussi bien par l’UNICEF elle même, par le gouvernement congolais, par les ONG nationales et internationales que par les parents des enfants, il est inimaginable que dix années après, ces chiffres passent à presque dix fois plus, sans en donner la moindre preuve. Au contraire, les travaux abattus réduiraient à presque dix fois moins.   

       En 2016 AFREWATCH et Amnesty International ont publié le rapport : « Voilà pourquoi on meurt : les atteintes aux droits humains en République Démocratique du Congo alimentent le marché mondial du Cobalt ». A l’issue de cette publication, un travail de sensibilisation a été fait à la fois par le gouvernement congolais et par les autres acteurs notamment les ONG avec comme objectif de réduire, voire mettre fin au travail des enfants dans les mines du cuivre et cobalt de la RDC ;

       Plusieurs autres programmes ont été mis en place pour lutter contre la présence et le travail des enfants dans certaines mines artisanales et ces derniers ont permis de réduire significativement leur nombre ;

       De manière plus générale, une recherche de terrain visant à cartographier la filière artisanale effectuée par Resource Matters en Novembre-Décembre 2023 a permis de constater une forte baisse de l'activité artisanale sur certains sites autrefois densément exploités, et ce notamment en raison de la baisse du cours du cobalt. Proportionnellement le nombre d'enfants présents sur les carrières devraient suivre une même évolution à la baisse, plutôt que le chiffre explosif exposé par UNICEF

Étant donné que des affirmations pareilles sont susceptibles de jeter l’opprobre sur le secteur minier de la RDC en général, et sur celui de minerais de la transition énergétique en particulier

Sans vouloir faire l’apologie des violations des droits humains en général, et les droits des enfants dans les zones minières de la RDC en particulier ; 

Conscient que les efforts doivent être faits de manière continuelle pour maintenir les enfants hors des exploitations minières ; 

Les signataires du présent communiqué demandent à l’UNICEF de donner plus de clarification notamment sur les sources incontestables du chiffre de 361 000 enfants dans les mines artisanales de cuivre et cobalt des provinces du Haut-Katanga et Lualaba. Et préciser la situation géographique et les noms des sites concernés étant donné que les autres Organisations qui travaillent sur terrain notamment IBGDH notamment l’absence des zones d »exploitations artisanales conformes à la loi et l’exploitation minière artisanale illicite dans les quartiers résidentiels et les concessions industriels sans oublier le ramassage des substances minérales aux remblais d’où la question de savoir des quels sites miniers  parle-ton lorsqu’il s’agit des enfants ?

A défaut, les signataires recommandent à l’UNICEF de retirer sa déclaration qui porterait atteinte à la réputation minière de la RDC et remettrait en cause tous les efforts fournis par les différentes parties prenantes.

Les signataires de la présente déclaration encouragent par contre, toutes les parties prenantes (Gouvernement, société civile, entreprises, agences du système des nations unies, les acteurs de la chaîne d’approvisionnement…) à travailler davantage pour mettre fin au phénomène de la présence des enfants dans les mines, en combattant sa cause principale qui est la profonde pauvreté, due notamment à l’absence des bénéfices des activités minières en faveur des populations congolaises en général, et celles vivant dans les zones minières en particulier, mais subissant continuellement les effets négatifs de ces exploitations (déplacement sans indemnisation adéquate, destruction de l’environnement…) et en travaillant pour la création des zones  minières artisanales conformes à la loi  pour mettre fin au travail des enfants dans les mines.

 

E-mail : emmanuelumpula@afrewatch.org 

 

Freddy Kasongo: 

Directeur OEARSE

Tél : +243995567001

E-mail : fkasongo@maliyetu.org

 


Auteur : OSC Source : Communiqué de presse Date : 2024-06-25 12:58:28
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